GIOVANNI SIAS MARQUE 2024
Arrivé en France de Sardaigne il y a cinq ans, Giovanni Sias a été l’une des plus belles révélations de la saison dernière. Discret, le jeune pilote de 20 ans aura bouclé 2024 avec trente gagnants pour seulement sa troisième année de monte. Partez à la découverte de cet apprenti…
À l’âge de 6 ans, Giovanni Sias a eu la chance de recevoir un poney offert par son grand-père : « Mes parents ne sont pas du tout issus du milieu. J’ai découvert les courses à la télévision et je m’amusais à imiter les jockeys sur mon canapé. J’ai pu monter un peu en équitation classique mais je ne retrouvais pas les mêmes sensations que celles procurées par les chevaux de course. » Et, un beau jour, une visite atypique a bouleversé son avenir : « Fabio Carnevali est venu sur l’hippodrome de Sardaigne avec une représentante de l’Afasec. Ils cherchaient de jeunes profils afin de les envoyer à l’école en France. C’était une fantastique nouvelle et j’ai aussitôt postulé ! Neuf jeunes ont relevé le challenge mais la plupart sont retournés en Italie. J’avais alors 15 ans. »
Une formation à l’Afasec
« J’ai réalisé deux ans de CAPA ainsi qu’un apprentissage chez Henri-François Devin, écurie où je suis resté trois ans. J’ai monté quelques courses-écoles pour son compte mais très peu en « officiel ». Ensuite, j’ai travaillé quelques mois au côté de Myriam Bollack-Badel puis je suis parti chez Alessandro et Guiseppe Botti. Nous parlons la même langue et c’est vrai que c’est plus simple pour moi. Ceci dit, j’ai rapidement appris le français puisqu’au bout d’un an je le parlais et le comprenais. La première année d’Afasec, nous avons été mélangés avec les élèves francophones, ce qui nous a permis d’apprendre les bases plus vite… »
2024, l’année tremplin
« Depuis bientôt deux ans, je monte le matin chez Alessandro Botti. Dès ma première monte pour lui, j’ai eu la chance de gagner. À cette période, je collaborais avec Déborah Cunnington, une agent qui m’a permis de me mettre en selle un peu pour l’extérieur. Et puis j’avais la chance de monter en province pour Alessandro Botti. Depuis l’été dernier, je travaille avec un autre agent, Florent Couturat. Tout se passe très bien et il effectue un excellent travail. Je ne m’attendais pas à réaliser une aussi bonne année 2024. Pour ne rien vous cacher, je m’étais fixé comme objectif d’atteindre les dix gagnants… »
Travailler dur pour progresser
Lorsque nous sommes jeunes, il est parfois difficile de prendre du recul sur la situation et surtout de se rendre compte de ses points faibles. Giovanni Sias a pourtant les pieds sur terre, semblant conscient de ce qu’il lui reste à améliorer : « Il faut que je prenne des décisions plus rapidement, que je fasse les choses plus franchement. Je travaille beaucoup pour encore progresser et je pense être quelqu’un de très sérieux. Je pratique de nombreux sports, notamment du footing pour perdre du poids et travailler le cardio. Je ne suis pas très grand mais je ne suis pas particulièrement léger non plus. Ainsi, je ne peux pas monter à 51 kg sans difficulté. J’essaie d’aller travailler un maximum de chevaux pour d’autres entraîneurs. Alessandro Botti me laisse beaucoup de liberté. »
Réaliser son rêve loin de ses proches
« Je suis venu en France pour devenir jockey. C’était mon unique souhait. Et je suis en train de réaliser mon rêve… Je n’ai pas pensé à la suite de ma carrière car je prends vraiment les choses comme elles viennent. J’essaie de rentrer deux fois par an en Sardaigne mais je me sens à l’aise à Chantilly. Et comme ma famille vient me voir de temps en temps… J’ai tout de suite matché avec mon nouvel environnement… malgré l’ambiance parfois un peu spéciale qui peut y régner. J’ai eu l’occasion de monter en Italie lors d’un championnat pour apprentis. Cela ne s’était pas très bien passé car je venais de me faire opérer du poignet, six jours avant de monter… Je vous laisse imaginer ! »
Une intégration facile
« Lorsque je travaillais chez Henri-François Devin, j’ai pu évoluer au côté de Clément Lecœuvre qui m’a alors donné de nombreux conseils, notamment pendant les galops. Même lorsque je ne montais pas encore en course, il essayait de me faire progresser. Si je devais citer un jockey qui m’inspire, ce serait Mickaël Barzalona. Il est non seulement sérieux mais a dû beaucoup travailler pour en arriver là. J’aime bien également Christophe Soumillon. Tous deux ont beaucoup de caractère mais ce sont deux excellents jockeys. Je me sens bien intégré dans les vestiaires et beaucoup de jockeys me prodiguent des conseils. J’aime apprendre et je veux progresser le plus possible. »
Monter plus mais surtout mieux
« En 2025, j’espère monter davantage. Je ne pense pas à la perte de la décharge. Il faut simplement que les choses se fassent progressivement. Je souhaite continuer de progresser et pourquoi pas monter de belles courses ! J’aime mon métier et je souhaite l’exercer le plus longtemps possible… »