Djin’s (RS) de retour sur le devant de la scène

Avec pas moins de quatre pensionnaires au départ du Prix Questarabad (Gr3), Mickaël Seror semblait plutôt bien armé… Et c’est bien l’une de ses cartouches, Djin’s (RS) (It’s Gino), revenu au meilleur de sa forme le Jour J, qui a atteint le but en tête, prolongeant ainsi la splendide journée de l’entraîneur cantilien, qui signe pour l’occasion sa troisième victoire du jour !

Le représentant de Sacha Tubiana, associé à Chauvigny Global Equine, Seror Racing Management, David Ben Ghouzi et Dan Cohen, n’avait plus franchi le poteau en tête depuis sa victoire dans le Prix Robert Lejeune (Gr3) en septembre dernier. Ce succès, après quelques sorties en demi-teinte, a de quoi pleinement rassurer son entourage.

Pour une première tentative sur une distance aussi longue, Djin’s n’a pas hésité à prendre ses responsabilités, imposant d’entrée un rythme soutenu. Un comportement bien différent de celui affiché dans le Prix Alain du Breil (Gr1), où, muni du bonnet, il n’avait jamais réellement été en course. Les oreilles pointées, il a parfaitement sauté tout au long du parcours. Attaqué dans le tournant final par le favori Lancier (RS), il a profité de la faute de ce dernier sur la dernière haie pour prendre l’ascendant et filer vers la victoire. Lancier conserve la deuxième place à trois quarts de longueurs tandis que Lord Blagny (Beaumec de Houelle) complète le podium une courte encolure plus loin.

Souriant et soulagé, Mickaël Seror nous a confié : « Il faudra que JDG m’appelle avant chaque course, parce que quand JDG m’appelle… je gagne ! Je suis très content car j’ai commis une erreur la dernière fois en lui mettant le bonnet. Le cheval n’avait jamais été dans la course. J’avais un peu peur des 4.100 mètres aujourd’hui, et de la piste, un poil trop souple pour lui. C’est plus un cheval de bon terrain. Il montre qu’il a du gaz, même sous 69 kilos dans un très gros handicap comme celui-ci. Il a prouvé que c’était un vrai cheval de Groupe. Maintenant, il va falloir faire du bon travail. Nous allons le laisser un peu tranquille en fin de saison, car il n’apprécie pas forcément les terrains lourds. Je pense que nous allons surtout nous concentrer sur son année de 5ans. En fin d’année dernière, nous n’étions pas dans le bon timing pour le Prix Cambacérès (Gr1), qui plus est sur une piste trop profonde. Djin’s est un cheval qui a des passages de forme à l’entraînement et il n’est pas toujours évident à gérer. Nous allons essayer d’en faire un vrai cheval d’âge. »

Lancier (RS) figurait parmi les concurrents les moins aguerris de cette épreuve, lui qui ne disputait là que sa cinquième course. Il ne démérite pas pour autant, tombant simplement sur un adversaire plus endurci. Comme on le dit souvent : il a perdu une bataille, mais pas la guerre ! Daniela Mele nous a confié : « Il sautait mal en début de parcours, j’avais peur. Comme le dit son jockey, plus il court, mieux il est. Il courait à quinze jours, et dans un Groupe, c’est quand même bien. Il est d’un calme olympien, comme un vrai bon. Il n’y a encore rien d’établi pour l’automne, mais il va pouvoir jouer dans cette cour-là en haies. »

Quant à Lord Blagny, il confirme sa qualité pour une première à ce niveau, et de nouvelles portes semblent désormais s’ouvrir à lui.

Élevé par Philippe Morruzzi et son épouse, Djin’s avait été acheté 19.000 € à la vente d’automne 2023 Arqana. Le bon était signé par Chauvigny Global Equine. C’est un fils d’It’s Gino (Perugino), étalon au haras de la Barbotière, et de Lady and Co (Lavirco), troisième du Prix Congress (Gr2), quadruple lauréate en haies en France et gagnante sur le steeple anglais. C’est le frère de Cockney Cracker (Cockney Rebel), troisième de Listed en Norvège sur 2.400m. En 2024, la poulinière a donné Supplément d’Âme (Nirvana du Berlais) et elle a été saillie ce matin même par It’s Gino !

Djin’s est le cousin d’Alsa Mix (Al Namix), gagnante du Winter’s Novices’ Hurdle (Gr2) et du Mares’ Novices’ Chase (L). C’est la souche de Byzantium (Village Star), lauréat du Prix Georges de Talhouët-Roy (Gr2), deuxième des Prix Cambacérès et Alain du Breil (Grs1), de Prince des Ifs (Sleeping Car), vainqueur des Prix Edmond Barrachin et Orcada (Grs3), de Flame des Ifs (Blushing Flame), deuxième du Prix Troytown et troisième du Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Grs3), et de Brodi Dancer (Dancer’s Image), lauréat du Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1) …