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mardi 17 juin 2025
AccueilÉlevageLes éleveurs français bien représentés dans le Jockey Club

Les éleveurs français bien représentés dans le Jockey Club

Les éleveurs français bien représentés dans le Jockey Club

Comme le disait très justement Florent Couturier, l’éleveur d’Al Aaali (City Light), dans notre édition précédente : « Un partant dans un classique, c’est une exception. » Pour autant, comme les autres éleveurs au départ, il a tout à fait le droit de rêver. D’ailleurs, les deux derniers gagnants, Look de Vega (Lope Vega) et Ace Impact (Cracksman) n’ont pas été élevés par de grandes structures internationales. Et ce sont deux chevaux qui ont véritablement pris leur envol à partir de cette victoire classique.

Bon an mal an, l’élevage français représente le plus souvent environ la moitié des partants du Derby français. Mais cette année, il est particulièrement bien représenté avec douze des dix-huit candidats (67 %). Six viennent d’élevages d’éleveurs et propriétaires que l’on peut qualifier de majeurs (Aga Khan Studs, Wertheimer & Frère, Al Shaqab Racing, et Yeguada Centurion). Mais les six autres ont été élevés par des structures moins importantes ou commerciales, comme le haras du Cadran (qui avait aussi deux pouliches dans la Poule), le haras de Montaigu, l’écurie Mélanie, l’écurie des Monceaux, Florent Couturier, le haras de Gratte Panche… Si l’on doit trouver des qualités à notre classique, cette (relative) ouverture au niveau de l’origine des candidats est certainement un avantage. En comparaison, le Derby d’Epsom sort rarement de l’escarcelle des grands éleveurs de ce monde, même si Wings Of Eagles (élevé par Aliette et Gilles Forien) ou encore l’infortuné Desert Crown (élevé par Strawberry Fields Stud) ont apporté un peu de diversité.

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

Les anciens contre les modernes

La réussite des étalons passés par le Jockey Club sur 2.100m est un événement majeur dans le microcosme de l’élevage européen, beaucoup y voyant le sacrifice du sacro-saint test des 2.400m pour les mâles au printemps de leur 3ans. D’autant plus qu’au même moment, Epsom a connu une série noire avec un certain nombre de gagnants du Derby qui n’ont pas réussi à percer au haras. Grand entraîneur, mais aussi éleveur de premier plan, Aidan O’Brien a tenu des propos intéressants lors de la conférence de presse organisée cette semaine : « Pour le Prix du Jockey Club, il faut un miler capable de tenir 2.000m. Pour le Derby, un cheval de 2.000m qui puisse aller un peu plus loin, alors que l’Irish Derby est destiné à un vrai cheval de 2.400m. » Au fond, la réussite du Jockey Club sur 2.100m, c’est certainement aussi celle des chevaux qui sont capables de faire 1.600m et plus… c’est-à-dire de briller sur des distances différentes. Clairement, les deux meilleurs étalons (à ce jour) sont les auteurs du doublé Poule-Jockey Club, c’est-à-dire Lope de Vega (Shamardal) et son père Shamardal (Giant’s Causeway). Il y a des exceptions (comme le très prometteur Study of Man qui n’est pas passé par le mile avant les 2.100m) mais les chevaux qui gagnent à Chantilly après avoir réussi à monter sur le podium de la Poule (parfois avec un numéro à la corde défavorable) ont souvent transformé l’essai au haras (New Bay, Le Havre, Intello…).

Le Derby n’a pas dit son dernier mot

Certains voient dans la réussite des classiques sur 2.100m le triomphe d’une vision plus commerciale de l’élevage et moins patiente du sport hippique. Mais au fond, cette querelle des anciens et des modernes à la sauce hippique ne rime pas à grand-chose. Parce que dans les faits, le fameux test des 2.400m n’a pas toujours été suffisant pour représenter une forte probabilité de réussite au haras. Si on remonte dans le temps, les gagnants du Derby d’Epsom qui n’avaient pas remporté un Groupe à 2ans ou les Guinées ont connu un taux d’échec au haras très significatif. Dans les années 1970 et 1980, remporter le classique d’Epsom était encore un passeport pour la gloire en tant qu’étalon, la mode de la vitesse étant moins forte qu’aujourd’hui. Sur les vingt lauréats du Derby, deux sont injugeables (Golden Fleece et Shergar sont morts rapidement) et huit peuvent être considérés (c’est bien sûr subjectif) comme de bons étalons. Sept de ces huit « bons reproducteurs » ont remporté un vrai Groupe à 2ans et/ou les Guinées. Ce n’est pas un taux de réussite anodin. À l’inverse, dans les années 1970 et 1980, les chevaux ayant très peu couru à 2ans et qui se sont véritablement révélés sur les 2.400m du Derby ont massivement échoué au haras. Cela s’est confirmé par la suite, même s’il y a eu de magnifiques exceptions comme Galileo (Sadler’s Wells). On entend et on lit souvent qu’une victoire dans le Derby est un enterrement de première classe pour un futur étalon. C’est certainement aller un peu vite en besogne. Si on a montré de la vitesse avant, comme les auteurs du doublé Guinées/Derby Camelot (Montjeu) et Sea The Stars (Cape Cross), alors il n’est pas si difficile de convaincre les propriétaires de juments. City of Troy (Justify) 2ans exceptionnel et lauréat du Derby surfe sur cette vague et il a débuté à 75.000 € la saillie. Godolphin a fait le choix de présenter Ruling Court (Justify) à Epsom plutôt qu’à Chantilly après les Guinées. Et s’il parvient à s’imposer, sa pub d’étalon sera facile à faire : sept des huit 3ans ayant réussi le doublé Guinées/Derby depuis cent ans sont devenus de très bons étalons !

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