Shes Perfect, un appel qui pourrait faire date

Lauréate platonique de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1) dimanche, à Longchamp, Shes Perfect (Sioux Nation) s’est vue rétrogradée à la deuxième place après enquête et décision des commissaires. Ces derniers ont jugé que la partenaire de Kieran Shoemark avait gêné Zarigana, la rétrogradant derrière sa rivale. Mais la polémique ne s’arrête pas là. Les propriétaires de Shes Perfect ont annoncé leur intention de faire appel, contestant notamment le comportement de Mickaël Barzalona, jockey de Zarigana (Siyouni), dans la phase finale. Après avoir perdu sa cravache dans les derniers 200m, Mickaël Barzalona a utilisé sa main droite à plusieurs reprises sur l’encolure de sa monture afin de l’encourager. Un geste jugé « inacceptable » par l’entourage de la pouliche déclassée, qui estime que cela équivaut à un usage abusif, relevant que Zarigana aurait reçu au total 14 coups, dont 12 donnés à l’aide de la main. Or, le règlement de France Galop autorise quatre coups de cravache maximum, et une disqualification est possible à partir de neuf coups ou plus. Basher Watts a déclaré : « Nous allons faire appel. Nous savons que nous n’avons qu’une seule chance et nous voulons présenter le dossier le plus solide possible. »

Ce dossier repose entièrement sur une question : une sollicitation à la main doit elle être prise en compte comme avec la cravache ? Le code des courses – dans l’article 171 – ne considère que l’usage de la cravache. Rien n’est mentionné sur d’autres moyens de sollicitations… et ce qui n’est pas interdit est légal. Si les comissaires décident qu’il faut modifier le code, Shes Perfect récuperera sa couronne. S’ils jugent que non, Zarigana restera la gagnante de la Poule. L’entraîneur Charlie Fellowes a également confirmé envisager un recours. Il a déclaré au micro de Nick Luck Daily : « L’interférence survient à un peu plus de 200m de l’arrivée. Ryan [Moore, sur Exactly, ndlr] pousse la jument de Mickaël vers l’extérieur de la piste. Mickaël passe sa cravache dans la main gauche, il lui donne deux coups, puis la laisse tomber. Cette chute n’a absolument rien à voir avec l’interférence, c’est simplement une erreur de jockey. Ensuite, il remet les deux mains sur les rênes, car sa pouliche commence à tirer vers la droite, et il la frappe avec sa main 12 fois sur l’encolure. Je ne crois pas que cela soit conforme au code des courses, car si cela est autorisé, tous les jockeys dans la salle des balances iraient jusqu’à la limite – en France c’est quatre, en Angleterre c’est sept – ils poseraient leur cravache et commenceraient à frapper avec la main pour encourager leur cheval. Je ne pense pas que ceux qui établissent les règles, que ce soit en France ou en Angleterre, estiment que c’est ce qui doit se produire une fois la limite de coups atteinte avec la cravache. En France, la limite est de quatre coups. Entre cinq et neuf coups, il y a une interdiction et une amende, et au-delà de neuf, c’est la disqualification. S’ils décident que frapper avec la main compte comme un coup, ce que je pense, alors elle devrait être disqualifiée. Le jockey de Zarigana ne la tapait pas sur l’encolure pour la féliciter. Mais pour la faire accélérer, et je ne crois pas que cela soit autorisé. Ils risquent ici de créer un précédent qu’ils ne souhaitent pas. Rien n’a été dit le jour même, et c’est là-dessus que je veux des éclaircissements. Je ne cherche pas des explications sur l’interférence ou quoi que ce soit de ce genre. Cela ne sera pas annulé. Je reconnais qu’il y a eu interférence et que l’écart à l’arrivée était infime. Je n’ai pas de problème avec cela. Ce que je remets en question, c’est la manière dont leur pouliche a été montée à partir du moment où Mickaël a laissé tomber sa cravache jusqu’à la ligne d’arrivée. »