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mardi 3 décembre 2024

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Le grand numéro d’Equinox

Hanshin (JP), dimanche

Takarazuka Kinen (Gr1)

Le grand numéro d’Equinox

Dans notre podcast Big in Japan diffusé cette semaine, Christophe Lemaire nous avait dit deux choses concernant le Takarazuka Kinen (Gr1), finale printannière pour les meilleurs chevaux japonais de distance intermédiaire, et dont Equinox (Kitasan Black) était le grand favori. La première est que les 2.200m de la petite piste d’Hanshin peuvent être piègés et, la seconde, qu’il fallait attendre une grande performance de Through Seven Seas (Dream Journey), potentielle candidate au prochain Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Sur les deux points, il a eu raison.

Equinox n’avait pas été revu depuis sa victoire dans la Dubai Sheema Classic, course dont on a reparlé cette semaine à Royal Ascot suite à la victoire autoritaire de Mostadhaf (Frankel) dans les Prince of Wales’s Stakes (Gr1). Equinox avait laissé Mostadhaf à sept longueurs à Dubaï, John Gosden expliquant que son pensionnaire était le seul à avoir tenté de lui mettre la pression et qu’il en avait payé le prix pour finir. Dimanche, la configuration de course a été tout autre pour Equinox mais le résultat n’en est pas moins impressionnant.

La classe a parlé

Equinox est parti correctement mais, dans une course où tout le monde a foncé en début de parcours pour trouver la meilleure place possible sur le petit tracé d’Hanshin, il s’est retrouvé à l’arrière. En face, Christophe Lemaire l’a décalé pour sauter dans le sillage de Geraldina (Maurice) mais c’était sans compter sur Justin Palace (Deep Impact), qui s’est décalé aussi et s’est intercalé entre les deux, sans avoir trop de gaz à ce moment. Il a donc fallu le contourner pour avancer, à un moment où le peloton s’est déployé. Equinox est entré dans la ligne droite en huitième épaisseur. Un mal pour un bien : il n’a eu qu’à s’allonger pour passer tout le monde en revue dans la courte ligne droite de 300m, sur une meilleure portion de piste, sans un coup de cravache. L’impression visuelle est saisissante. La deuxième place revient à Through Seven Seas, vue à l’arrière avec Equinox. Kenichi Ikezoe a choisi de ne pas venir en épaisseur et le piège s’est refermé dans la ligne droite, où il a fallu attendre le passage. Elle finit en boulet de canon, à une encolure d’Equinox. Justin Palace, sur une distance certainement trop courte, s’est bien relancé pour finir, se classant troisième à une longueur, une tête devant Geraldina.

Pour voir la course, cliquez ici.

Au-dessus du lot

Venir en épaisseur était un choix risqué, mais espérer que tout s’ouvre pour finir l’était autant, comme le montre Through Seven Seas. Equinox s’impose de peu mais l’écart à l’arrivée ne représente probablement pas sa supériorité. Christophe Lemaire a expliqué la tactique : « Avec le rythme très soutenu en début de course, nous n’avons pas pu nous retrouver plus proches dans le parcours, mais le poulain était détendu à l’arrière et je n’étais pas inquiet. La piste le long de la corde était fatiguée, nous avons fait le pari de venir tôt à l’extérieur et il s’est très bien allongé. La piste intérieure d’Hanshin est assez piègée et le Takarazuka Kinen est une course difficile à gagner, même pour les champions, et je suis donc heureux de m’être imposé avec le meilleur cheval du monde aux ratings internationaux. Je me rends encore compte à quel point il est bon et j’espère gagner de grandes courses avec lui à l’automne. » Le programme d’Equinox passe par les trois grandes courses japonaises de l’automne : Tenno Sho – Automne (Gr1, 2.000m, 29 octobre), Japan Cup (Gr1, 2.400m, 29 novembre) et Arima Kinen (Gr1, 2.500m, 24 décembre), avec une option prioritaire sur la Japan Cup – il est le tenant du titre des deux autres Grs1. Notons que, durant le week-end, Christophe Lemaire a repris la tête au classement de la cravache d’or japonaise, comptant 77 succès contre 73 pour Yuga Kawada, le deuxième. Les courses japonaises vont désormais se déplacer au nord du pays, du côté de l’île d’Hokkaido pour l’été, à la recherche d’une relative fraîcheur.

Où l’on reparle d’Alec Head et de Roland de Chambure

Equinox est issu de la première génération de Kitasan Black (Black Tide), qui avait tiré sa révérence dans l’édition 2017 de l’Arima Kinen après deux places obtenues en 2016 et 2015. Il avait le profil parfait pour l’Arc mais son propriétaire, âgé, n’a pas souhaité faire le long voyage et était bien content de courir le cheval devant ses fans au Japon. À raison, car Kitasan Black était très aimé des turfistes. Il a gagné sept Grs1 et a fait ses débuts au tarif de cinq millions de yens (35.500 €). Sa première génération était composée de 83 foals, la deuxième de 82. En attente de ses premiers partants, il n’a eu que 55 et 72 produits lors de ses générations suivantes. Alors que son tarif a été baissé à trois millions, les bons résultats ont lui permis de remonter à cinq millions et il a sailli 178 juments en 2022. Shadai Stallion Station le propose en 2023 à dix millions de yens (environ 63.700 €). Kitasan Black a donné quatre autres gagnants de Groupe : Gaia Force, qui a 4ans, la 3ans Ravel – quatrième des Oaks japonaises (Gr1) –, ainsi que Sol Oriens (par la française Skia) qui a remporté d’une classe le Satsuki Sho – 2.000 Guinées (Gr1) cette année et s’est classé deuxième, pas très heureux, du Tokyo Yushun – Derby (Gr1). On lui doit aussi Skilfing, gagnant impressionnant d’un Gr2 préparatoire au Derby dans lequel il a malheureusement été victime d’une attaque cardiaque.

La mère d’Equinox, Château Blanche (King Halo), a remporté les Mermaid Stakes (Gr3) et a donné un autre gagnant de Groupe, Weiss Meteor (King Kamehameha), sur quatre produits en âge de courir. La souche est arrivée au Japon en 1988 avec l’achat (410.000 $) de la quatrième mère, Blanche Reine (Nureyev), dénichée par Patrick Barbe à Keeneland November. SÅ“ur des gagnants de Groupe Bellypha (Lyphard) et Bellman (Riverman), elle a été élevée par Alec Head et Roland de Chambure. Avant de partir pour le Japon, Blanche Reine a donné l’étalon Balleroy (Kaldoun), lauréat du Prix de Guiche (Gr3) et deuxième du Prix Jean Prat. Après Equinox, Château Blanche a donné un 3ans par Just a Way (Heart’s Cry), encore inédit, et une pouliche de 2ans par Kizuna (Deep Impact). Au repos en 2022, elle est suitée d’une pouliche par Kitasan Black.

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