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dimanche 3 novembre 2024

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La maison brûle et ils regardent ailleurs

CHAMPS LIBRES

La maison brûle et ils regardent ailleurs

« La situation financière et opérationnelle de France Galop est alarmante et peut conduire à court terme à la disparition des courses telles que nous les connaissons et telles que le monde, occidental au moins, nous les envie :

– France Galop perd en moyenne 20 millions d’euros par an et a accumulé depuis 2016 à fin 2022 plus de 90 M€ de pertes opérationnelles. France Galop ne prévoit pas d’amélioration majeure en 2024 ni 2025.

– Le nombre de chevaux à l’entraînement a baissé de plus de 1.000 chevaux depuis 2016, soit 10 %.

– Les encouragements, qui sont les prix et les primes distribuées aux propriétaires et aux éleveurs, ont baissé de 20 % en euros constants depuis 2014.

– Le taux de couverture des frais d’entraînement n’est que de 36 % (à peine un tiers) pour les chevaux de valeur égale ou inférieure à 35 qui représentent 67 % des chevaux, soit les deux tiers !

– De nombreux hippodromes ont fermé depuis 2016, dont certains emblématiques tels que Maisons-Laffitte, Enghien dont l’utilité apparaît maintenant clairement.

– L’obstacle est une discipline en plein marasme, avec une perte opérationnelle de 2,5 millions d’euros en 2022 (calculée sur la différence entre les revenus générés par les paris et les allocations et primes distribuées, et donc sans tous les coûts d’organisation des courses).

La maison France Galop brûle et ils regardent ailleurs.

Une analyse fine nous a permis d’identifier quelques axes de changement profond qui permettront de rétablir la situation. Ces propositions de changement s’inscrivent dans un plan majeur qui obéit à quelques règles simples :

– L’enveloppe des encouragements ne sera jamais baissée mais au contraire revue à la hausse dès que possible.

– Des changements dans la distribution des encouragements seront mis en place dès 2024 pour rétablir un taux de couverture décent des frais d’entraînement des chevaux qui assurent la recette via les paris.

– La situation des courses systématiquement « creuses » (moins de 8 partants), source de pertes opérationnelles majeures, sera analysée en profondeur avec l’ensemble des acteurs, tout en protégeant le programme classique (Listeds et Groupes).

– Ceci permettra une révision du programme des courses basée sur le souci de sélection et l’intérêt de l’ensemble des acteurs.

– Le PMU se verra attribuer des objectifs de croissance significative et d’innovation bénéfique aux courses et une surveillance particulièrement vigilante sera exercée par France Galop au sein du Conseil d’administration.

– La situation des hippodromes de province, indispensables au développement des vocations et acteurs principaux dans l’animation des territoires, sera finement évaluée avec les acteurs locaux pour rétablir une attractivité malheureusement en berne. Des exemples de réussite serviront de modèles et de sources d’inspiration pour l’ensemble de cette filière ô combien importante.

– France Galop doit se concentrer sur son objet principal : organiser des courses de chevaux qui doivent générer les revenus permettant d’assurer sa mission (amélioration de la race, distribution d’encouragements, formation et aménagement du territoire).

Dans ce contexte très inquiétant mais également porteur d’espoir au vu de la richesse de la filière en termes humains et historiques, on ne peut que se féliciter que trois candidats à la présidence se soient déclarés. Il leur reste maintenant à faire connaître leur analyse de la situation et leurs propositions en découlant.

En effet, nous avons fait le choix de nous battre sur une analyse dont quelques conclusions sont décrites ci-dessus. Cette analyse très poussée, reposant sur les données des courses et paris depuis plusieurs années, donne une image très intéressante et objective de la situation, et des pistes de réflexion et d’action s’en dégagent naturellement. Un programme permettant dans un premier temps de rétablir la situation financière, en préservant les encouragements, puis de relancer significativement l’activité et donc la santé des courses, en découle et sera discuté et affiné avec les acteurs.

Il est bien évident que nous soutiendrons le candidat le plus compatible avec notre analyse et nos propositions.

Nous ne transigerons pas sur les éléments fondateurs décrits précédemment et saurons prendre nos responsabilités pour l’intérêt général. »

Thierry Doumen, président de l’Aepi

Guy-Charles Fanneau de La Horie, membre de l’Aepi

Cédric Boutin, vice-président de l’Aepi

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