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vendredi 13 décembre 2024

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Les 3ans en obstacle

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Par Christopher Galmiche

cg@jourdegalop.com

La saison “classique” d’Auteuil s’est achevée le mardi 27 juin. Mais l’été n’est pas pour autant la période où les passionnés d’obstacle se mettent en hibernation. En effet, les bons 3ans peuvent se révéler à Dieppe ou à Clairefontaine avant la reprise d’Auteuil, en septembre. Nous vous proposons un panorama du premier semestre chez les 3ans et ce qu’il faut en retenir chez les hommes et les femmes comme chez les chevaux !

Le virus, un impact sérieux

Ce printemps, le virus ERVB a touché de nombreuses écuries, notamment en obstacle. Certains chevaux couraient, mais mal, sans que l’on puisse savoir immédiatement ce qui n’allait pas. D’autres étaient contraints de rester au box et, bien évidemment, même si toutes les tranches d’âge chez les chevaux ont été affectées, les 3ans l’ont été tout particulièrement. Certains professionnels ont fait le choix de renvoyer certains 3ans profiter de l’herbe du printemps dans l’espoir qu’ils reviennent plus forts à l’automne. D’autres ont fait “le dos rond” et, à la fin du printemps, ils ont envoyé courir quelques chevaux remis sur pied, avec réussite. L’addition de ces facteurs rend l’étude des 3ans au premier semestre assez difficile car une grande proportion de poulains et pouliches ne verra les pistes des hippodromes qu’à l’automne. Sans compter que certains professionnels ont changé leur fusil d’épaule en préservant leurs 3ans en vue de leur carrière à 4ans et plus.

La lignée Montjeu toujours bien représentée

Guillaume Macaire a souvent dit qu’il fallait avoir couru au printemps et emmagasiné de l’expérience pour pouvoir enlever le Prix Cambacérès (Gr1). Mais, cette année, avec le virus, la donne pourrait changer, d’autant qu’avec la piste d’Auteuil, qui n’est véritablement lourde que trois ou quatre fois par an, la dureté et l’expérience ne sont peut-être plus aussi importantes que par le passé. Cependant, Jigme (K) (Motivator) et Léon du Berlais (Authorized), les deux premiers du Prix Aguado (Gr3), ont le profil pour confirmer que l’expérience acquise au printemps est un atout pour le Cambacérès. Ces deux 3ans ont été très nettement au-dessus des poulains, mais également des pouliches, si l’on se fie à l’impression visuelle et aux trackings. Ils sont entiers et leurs entourages respectifs ont fait le choix de les garder en France. Un effort à saluer car les acquéreurs potentiels se sont bousculés au portillon. En plus de leur classe, Jigme et Léon du Berlais ont également pour eux leur pedigree. Ils sont tous les deux issus de deux fils de Montjeu (Sadler’s Wells), dont le courant de sang est loué aussi bien en France qu’en Angleterre ou en Irlande. Lors de la Derby Sale de Tattersalls Ireland, sa descendance était très recherchée de même que, plus généralement, celle des étalons français. Si l’on se projette à l’automne, Jigme et Léon du Berlais ont tout pour confirmer leur statut et, dans le futur, pour devenir des étalons prisés.

Un été révélateur

Au 7 juillet, un total de 348 3ans ont couru sur les obstacles (contre 864 sur toute l’année 2022). Un chiffre plutôt faible – comme nous avons pu le voir dans plusieurs courses à conditions – mais qui s’explique en grande partie par ce fameux virus. Sans parler des aléas liés à la discipline en elle-même. C’est à la fin de l’année que nous pourrons véritablement dresser le bilan de l’évolution du parc des 3ans. Mais, durant l’été, nous devrions assister à quelques révélations comme il en arrive régulièrement à cette période de l’année. Ainsi, la lauréate du Prix de Chambly (Gr3), Dreammy Bell (Masterstroke), a débuté à Dieppe. David du Berlais (K) (Saint des Saints), gagnant du Prix des Platanes (L), avait brillé à Clairefontaine tout comme Politha (Joshua Tree), deuxième du Haras d’Étreham Prix Magalen Bryant-Prix Bournosienne (Gr2) et lauréate du Prix Virelan (L), mais aussi Le Philosophe (K) (Doctor Dino), trois fois sur un podium de Groupe, Altesse du Berlais (K) (Martaline), future lauréate du Prix Ferdinand Dufaure (Gr1), ou encore, plus loin de nous certes, un certain Mandarino (Trempolino), le meilleur à 3, 4 et 6ans, âge auquel il a enlevé le Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1).

Les 3ans Mele cartonnent

Cette année, Daniela Mele est particulièrement bien armée avec ses jeunes pousses. Elle peut compter entre autres sur l’invaincu Pistache Doré (Sommerabend), lauréat du Prix Stanley (L) et acheté en partie par la famille Papot, mais aussi sur Fabuleux Rico (K) (Cokoriko), vainqueur sur les haies de Compiègne, et sur l’impressionnant AQPS Kandy Park (Waldpark), qui s’annonce comme l’un des meilleurs 3ans en plat. Elle avait aussi dans ses boxes Majborough (K) (Martinborough), mais le poulain a été vendu après sa victoire dans le Prix Grandak. Au 7 juillet, Daniela Mele a présenté en compétition onze 3ans dont neuf ont pris une allocation. Davide Satalia a également des 3ans intéressants comme Kalaboumboum Dab (Battle of Marengo), troisième du Prix Sagan (Gr3), ou l’invaincu Allied Powers (Mekhtaal), tout en sachant qu’il nous avait expliqué que nous verrions d’autres bons jeunes de son entraînement à l’automne… L’automne devrait également nous permettre de voir vraiment ce que valent les lots de 3ans des grandes écuries comme celle de François Nicolle, dont la fin de printemps avec Shiny Monday (Cokoriko), gagnante du Prix d’Iéna (L), devant la bonne Funny Berry (K) (Bathyrhon), Kara Diamond (K) (Diamond Green), double gagnante sur les haies d’Auteuil, et Game of Storm (Motivator), lauréat du Prix Rocking Chair à Auteuil, s’est bien mieux passée. Guillaume Macaire et Hector de Lageneste devraient également être bien plus présents sur ce créneau. De bons 3ans sont aussi sortis des écuries George & Zetterholm, Schmidlin, Sourdeau de Beauregard (la gagnante du Sagan Kargèse (K) vendue entre-temps), Butel & Beaunez, Gallorini (Sierro Dino, l’AQPS Kandalius pour le plat)… Certains ont pu se faire une place enviable au sein d’une génération où il y aura encore beaucoup à découvrir à l’automne. Bien plus que lors des saisons précédentes…

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