mercredi 8 mai 2024
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Guy Pariente : « Les victoires de nos clients nous apportent autant de satisfaction que les nôtres »

LE TOUR DES HARAS

Guy Pariente : « Les victoires de nos clients nous apportent autant de satisfaction que les nôtres »

Actuellement deuxième au palmarès des éleveurs français pour la saison 2023, le haras de Colleville est pour la cinquième année consécutive dans les trois premiers. Cheval d’Or en 2020 et 2021, Guy Pariente est parvenu à imposer la marque Colleville sur la scène européenne. Une première étape d’une expansion qu’il veut internationale.

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

Dimanche dernier, Engaliwe (Galiway) est venue chercher – au courage – la victoire dans le Prix Minerve (Gr3). Une belle récompense pour cette troisième du Prix de Royaumont (Gr3) qui avait gagné le Prix de la Seine (L). Dans le rond, c’était l’euphorie pour ses nombreux copropriétaires mais aussi pour son entraîneur, Maxime Cesandri. Un moment inoubliable pour cet entourage qui n’a que trop rarement l’opportunité de toucher un cheval de ce niveau. Ce fut aussi le cas pour ses éleveurs, Catherine Chalots, Éric Chevrier, Céline et Charles-Pierre Marie. Entre deux interviews, ils ont traversé le rond pour remercier Guy Pariente. Il faut dire que la mère n’avait pas un profil extraordinaire et c’est un geste de l’homme de Colleville qui leur a permis d’aller à Galiway (Galileo). Guy Pariente nous a confié : « Vous voyez, la victoire de Groupe de ces éleveurs m’apporte autant de satisfaction que les nôtres. Ma priorité est de partager des succès avec le plus grand nombre. Nous voulons que nos étalons soient à l’honneur aux quatre coins du globe. La réussite de notre élevage, c’est d’avoir fait les bons choix ; il ne faut pas confondre un bon cheval de course avec un bon étalon. Il faut les soutenir, les façonner et avoir de la chance. Nos trois étalons sont très améliorateurs : Kendargent (Kendor), Goken (Kendargent) et Galiway (Galileo). De plus, nous avons depuis peu un nouvel étalon qui promet beaucoup, Soft light (Authorized), dont les produits sont remarquables. C’est extrêmement prometteur. »

Galiway, la classe à l’état pur

« Tout le monde connaît la formidable réussite de Galiway. En quatre générations, il s’est vraiment imposé comme un étalon de grande qualité : sa montée en puissance ne fait que commencer. La liste des éleveurs européens qui lui ont fait confiance est impressionnante. Sans nul doute, les trois prochaines années seront les années Galiway en Europe et dans le monde, compte tenu de la production qui arrive sur les pistes. » En Angleterre, Sunway (Galiway) devrait rapidement être revu au niveau Groupe.

À cette date – pour la saison 2023 – Galiway a donné quatre lauréats de Groupe en plat, dont la moitié est née “hors Colleville”. C’est-à-dire Engaliwe et Vauban (Galiway), champion sur les obstacles qui est en plat le favori des bookmakers pour la prochaine Melbourne Cup (Gr1) suite à son facile succès dans les Ballyroan Stakes (Gr3) sur les 2.400m de Naas. Si Vauban venait à s’imposer en Australie, il ferait partie des très rares chevaux capables de gagner un Gr1 dans les deux disciplines. Et à bien y réfléchir, les exemples sont très rares dans la longue histoire de notre sport. Un rapide sondage sur Twitter fait ressortir – en France – Le Paillon (Fastnet) dans les années 1940 et Trebrook (Trepan) dans les années 1980. Outre-Manche, on cite Wicklow Brave (Beat Hollow) à la fin des années 2010 et Royal Gait (Gunner B) au début des années 1990. C’est dire la difficulté de l’exercice ! Guy Pariente analyse : « Notre but, c’est d’avoir une présence internationale, et Vauban devrait être un formidable ambassadeur pour son père sur le marché australien… » En 2017, un seul de ses produits est passé sur le ring de la vente d’août et c’était le bon Kenway, gagnant du Prix La Rochette (Gr3). En 2018, le haras de Colleville a vendu trois produits de son fils de Galileo (Sadler’s Wells) en tant que yearling sur le ring d’Arqana et la statistique était très flatteuse : les quatre sont gagnants et trois sont black types (Sealiway, Gabello, Gregolimo…) 

Des statistiques qui font rêver

« En l’espace de 15 ans, le haras de Colleville a atteint des statistiques phénoménales avec ses étalons. Kendargent a atteint 1.062 victoires dont 225 black types grâce à sa production. C’est le sire qui détient le record de victoires sur une année en France : 114 ! Son fils Goken a déjà atteint les 32 mentions black types et les 147 victoires avec ses produits. De même, Galiway en est déjà à 76 mentions black types et 170 victoires. »

Une souche en pleine expansion

Il y a exactement 20 ans – en 2003 – Guy Pariente achetait pour seulement 20.000 € Panthesilea (Kendor) en décembre chez Arqana. Le haras de Colleville n’existait pas encore mais son (futur) fondateur avait déjà un grand intérêt pour le sang de Kendor (Kenmare). Et l’année suivante, en 2004, il s’est offert un yearling mâle par le même étalon pour 45.000 €. Son nom ? Kendargent (Kendor) ! Pour être tout à fait honnête, à cette date, la page de Panthesilea n’avait rien de sensationnel. Deux décennies plus tard, sept black types sont apparus dans sa descendance, la dernière en date étant Cracksmania (Cracksman), lauréate du Prix Caravelle et troisième du Prix Rose de Mai (Ls). Dans le cas des lots 2 et 257 – issus de cette même famille -, on retrouve un croisement redoublement efficace – Galiway sur Kendor – qui a donné trois lauréats de Groupe à ce jour. Le lot 2 est le frère de Gentora (Gentlewave), trois fois placée de Listed ou encore Siyounor (Siyouni), troisième du Prix de Pontarmé (L). Le 257, du même père et de la même famille, est un petit-fils de Pagera (Gentlewave), deuxième des E.P. Taylor Stakes (Gr1).

Diversifier les courants de sang

Seulement deux étalons français ont donné quatre gagnants de Groupe (en plat) à cette date en 2023 : Zarak et Galiway ! Et les deux sont représentés dans la consignation de Colleville chez Arqana au mois d’août. Le lot 54 – signé par son père Zarak – est le premier produit d’une jument inédite par Kendargent (Kendor), et Guy Pariente explique : « Kendargent est vraiment l’un des meilleurs pères de mères au monde. » Dans ce rôle, il est à l’origine de vingt-deux black types et très récemment, le lauréat classique Sisfahan (Isfahan) s’est classé deuxième du Grosser Preis von Berlin (Gr1). Sisfahan a été élevé et vendu par le haras de Colleville. La deuxième mère, Oh Beautiful (Galileo), a gagné le Prix Vulcain (L) et sa production est meilleure que ne l’indique le catalogue. En effet, son fils Lone Peak (K) (Lope de Vega) avait survolé le Prix de Montaigu – avant de se brûler les ailes – en dominant de sept longueurs un lot comprenant Sottsass (Siyouni). Et lors de sa sortie suivante, il n’avait trouvé que Persian King (K) (Kingman) pour le devancer. C’est la grande famille de Cassandra Go (Indian Ridge), Verglas (Highest Honor)… 

Toujours dans l’idée de diversifier ses courants de sang, Guy Pariente a acheté Minnipa (Dark Angel) : « Je souhaitais avoir une fille de Dark Angel (Acclamation). » C’est la mère du lot 482, une fille de Goken. Minnipa est issue de la grande famille de Saganeca (Sagace) par l’intermédiaire de sa fille, Piping (Montjeu). On retrouve donc dans son papier Montjeu (Sadler’s Wells), autre courant de sang cher à Guy Pariente. Kendargent a eu 36 partants avec les filles de Montjeu, dont 25 gagnants (69 %) et pas moins de 7 black types (19 %).

Le sang de Montjeu

Le lot 84 est une fille de l’étalon maison Goken (Kendargent) et Stracy (Motivator), une petite-fille de Montjeu donc. La jument a déjà donné Strako (Kendargent), gagnant du Critérium de Lyon (L). La proche famille s’est vraiment réveillée avec trois black types en l’espace d’une paire d’années : Strako, bien sûr, mais également Gourmet (Dunkerque) et Pendulum Valley (Attendu).

Cette formule qui a si bien réussi

Dans l’histoire de notre sport, beaucoup de grands éleveurs ont su s’appuyer sur leur écurie de course pour faire progresser leur production. Cette symbiose est vraiment l’œuvre de Guy Pariente et il nous a dit : « Une part importante de mes bonnes poulinières ont été acquises soit à l’entraînement, soit aux ventes. Il n’y a pas de recette miracle : il faut un investissement de tous les instants et une symbiose entre les choix importants qui ont été faits. Il faut un bon alignement des planètes. » Acquise à l’entraînement, Kindly Dismiss (Excellent Art) s’est révélée un excellent achat comme Matwan, car elle est devenue black type lors de sa sortie suivante. Mais la suite fut encore supérieure car elle a très bien produit au haras et deux de ses quatre partants sont black types, dont Surrey Mist (Kendargent), impressionnant lauréat du Prix Vulcain (L). Guy Pariente détaille : « Surrey Mist est un très bon cheval et le meilleur est à venir. » Sa propre sœur est la mère du lot 462, un mâle par Golden Horde (Lethal Force).

Le lot 464 – par Goken – est le premier produit de la bonne 2ans La Discoteca (Anjaal), acquise à l’entraînement et qui est devenue black type sous les couleurs Pariente. Affaire à suivre ! La continuité est assurée avec deux nouveaux étalons – Soft Light et Marianafoot (Footstepsinthesand) – ils ont rejoint les trois premiers dans l’offre de Colleville : Kendargent, Galiway et Goken.

Les yearlings de la vente d’août

Lot Sexe Père Mère Père de mère
0002 M. Galiway Oranor Starborough
0054 M. Zarak Seemingly Kendargent
0084 F. Goken Stracy Motivator
0257 F. Galiway Kengera Kendargent

Les yearlings de la v.2

Lot Sexe Père Mère Père de mère
0462 M. Golden Horde Kendiss Kendargent
0464 F. Goken La Discoteca Anjaal
0482 F. Goken Minnipa Dark Angel

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