vendredi 26 juillet 2024
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La France au top dans les Grs1 : vos analyses

La France au top dans les Grs1 : vos analyses

Lors de notre précédente édition, nous avons détaillé la belle réussite de l’entraînement français dans les Grs1 en 2023. La France, après quelques années difficiles, “cartonne” et notre analyse révèle que ce n’est n’est pas faute d’opposition ! Plusieurs acteurs des courses nous ont livré leur sentiment sur cette belle année 2023 et le retour de la France au top de sa compétitivité.

Édouard de Rothschild : « Il y a des cycles… »

« Tout d’abord, il faut souligner qu’il y a beaucoup plus de chevaux à l’entraînement en Angleterre et en Irlande qu’en France. Certaines saisons, il va y avoir d’excellents chevaux entraînés chez nous et, la saison suivante, les chevaux entraînés outre-Manche sont meilleurs. C’est un peu comme une roue qui tourne. Il y a des cycles et, cette année ; il y a un peu plus de bons chevaux en France que les saisons précédentes. Je ne pense pas que les années difficiles que nous ayons connues soient liées à un mauvais système : l’entraînement et les entraîneurs français sont bons ! Il faut continuer de travailler et nous finirons par y arriver. »

Jean-Claude Rouget : « L’entraînement français se porte très bien »

« On nous annonçait un déferlement et il n’a pas eu lieu. L’entraînement français se porte très bien. Il n’y a pas d’explication particulière. Il y a toujours eu un “match” entre l’Angleterre et l’Irlande mais aussi entre les pays d’outre-Manche et la France. C’est la compétition, chacun fait son travail et tout le monde essaye de faire gagner ses chevaux… »

Nicolas de Chambure : « Il faut que cela se matérialise au niveau des effectifs de nos chevaux »

« Il n’est pas simple de commenter ce regain de compétitivité sur une saison, d’autant que tout peut arriver avec les chevaux. Pour que l’on qualifie ce phénomène de réel, il faudrait que cela soit marqué sur plusieurs saisons. De plus, il faut également que cela se matérialise au niveau des effectifs de nos chevaux. C’est ce qui doit être la conséquence positive. La réalité est que l’entraînement français performe mieux… et il faut s’en réjouir ! Mais il faut que cela s’inscrive dans la durée désormais. À mon sens, les étrangers n’ont pas été moins nombreux et ils ne sont pas venus avec leurs seconds couteaux. En tout cas, par rapport à leurs résultats de l’année dernière, on sent que nos entraîneurs ont été piqués au vif… Cette année, dans leur attitude, on ressent des réactions positives afin d’essayer d’améliorer les choses. »

Mauricio Delcher Sanchez : « Nous avons de bonnes générations »

« Depuis un ou deux ans, les Anglais nous battaient car ils avaient de meilleurs chevaux. Cette année, c’est plus compliqué pour eux car nous avons d’excellentes générations en France. La seule chose qui nous manque, c’est un peu de courage pour aller gagner de belles courses chez eux. Nous verrons bien comment se comporte la pensionnaire de Christopher Head [Blue Rose Cen, ndlr] à Goodwood. Je pense qu’il est plus logique que les Anglais nous dominent que l’inverse car ils ont tout simplement plus de chevaux. Certes, nous avons désormais Siyouni et Zarak, mais eux ont les meilleurs étalons. Lorsque nous regardons les résultats des “belles” ventes, 80 % des poulains partent à l’étranger. »

Sébastien Desmontils : « Les entraîneurs et propriétaires français ont peut-être fait des efforts »

« Les résultats parlent d’eux-mêmes, notamment avec les deux derniers Grs1 qui ont eu lieu à Deauville. C’est assez flagrant. Je pense que les chevaux entraînés en Angleterre qui viennent courir en France ont eu pas mal de joutes, ils peuvent être un petit peu défraîchis alors que ceux entraînés en France ont certainement été plus préservés. Les entraîneurs et propriétaires français ont peut-être accompli des efforts, ils ont peut-être acheté de meilleurs chevaux mais également voyagé pour en trouver et ne pas se contenter des chevaux de l’élevage français. Lorsque nous lisons la presse anglaise, on constate que les propriétaires sont fatigués d’avoir des allocations relativement faibles, ce qui crée un avantage pour la France, même si nous avons encore du retard à combler, par exemple au niveau des investissements dans l’élevage. Mais, aujourd’hui, cet écart se réduit, ce qui peut expliquer les résultats de cette année. »

François Rohaut : « Nous prouvons que l’élevage et l’entraînement français sont compétitifs. »

« Ce qu’il s’est passé dimanche [dans le Prix Rothschild, ndlr] est très positif. C’est toujours bien de voir une française gagner le Rothschild, surtout pour la prestigieuse casaque… Rothschild ! Les Anglais sont toujours présents en France mais nous les voyons moins à l’arrivée. L’année dernière a été “écœurante”, ils nous ont tout pris ! Désormais, nous prouvons que l’élevage et l’entraînement français sont compétitifs. Mais il faut que cela perdure ! Il faut s’accrocher mais je pense que la France a de belles cartouches pour le meeting de Deauville. Tout va bien se passer ! Il y a assurément de nombreux critères qui rentrent en ligne de compte. Dès lors, il reste compliqué de savoir pourquoi une année les chevaux anglais sont meilleurs, une autre les français. Certains chevaux entraînés en Angleterre arrivent émoussés lors du meeting… Il faut profiter du moment présent. C’est très bien si les français peuvent gagner toutes les belles courses ! »

Christopher Head : « D’une année à l’autre, tout peut être différent. »

« Je crois qu’il y a une question de cycle. D’une année à l’autre, tout peut être différent. La France a de bons 3ans cette année : j’ai notamment Blue Rose Cen, nous avons vu des Ace Impact ou Feed the Flame. Mais la saison n’est pas terminée et il est encore trop tôt pour crier victoire. Nous allons voir ce que va donner le meeting de Deauville puis septembre et octobre. À ce stade, nous n’avons probablement pas encore rencontré les meilleurs concurrents internationaux. »

Édouard Monfort : « L’élevage français a connu de bons résultats. Je pense que cela motive pour garder les produits chez nous… »

« Les résultats montrent que les Français sont beaucoup plus compétitifs que les autres saisons. Et tant mieux ! Certains gros investisseurs ont investi en France et ils ont laissé les chevaux dans l’Hexagone après les ventes de yearlings. Par ailleurs, on peut prendre l’exemple de propriétaires comme Gérard Augustin-Normand et Alain Jathière qui n’hésitent pas à acheter la moitié de chevaux prêts à courir, ce qui évite de les voir partir à l’étranger. L’élevage français a connu de bons résultats et je pense que cela motive pour garder les produits chez nous… Les Anglais et Irlandais sont toutefois toujours présents dans nos belles épreuves. »

Jérôme Reynier : « Difficile de comparer une année à l’autre. »

« Je crois que c’est un peu circonstanciel et tout dépend des chevaux que l’on a. C’est difficile de comparer une année à l’autre et d’étalonner le niveau des chevaux ainsi. Je ne pense pas que les entraîneurs aient changé leur façon de faire : chacun gère la carrière d’un cheval en fonction de son potentiel. L’an passé, un élément comme Facteur Cheval a été préservé par exemple, nous l’avons préparé et, cette année, il est désormais en mesure d’avoir une campagne européenne. L’an prochain, peut-être qu’il pourra voyager encore plus si nous gérons bien sa carrière, comme nous avons su le faire avec Skalleti, par exemple. Je ne pense pas que des Aidan O’Brien ou des John Gosden nous aient envoyé leurs meilleurs compétiteurs pour le moment. Peut-être que les étrangers ne sont pas venus avec leurs meilleures chances mais cela reste difficile à juger : Charyn a été battu dans le Jean Prat et il vient de très bien courir dans les Sussex. Un poulain comme Chaldean a pu arriver émoussé sur ce même Gr1. »

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