samedi 27 juillet 2024
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Arc 2023 : « J’aime beaucoup Westover ! »

Arc 2023 : « J’aime beaucoup Westover ! »

Par Thomas Guilmin

tg@jourdegalop.com

Lundi matin, quelques heures après mon arrivée au bureau, je me suis penché sur les potentiels partants du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Aux premiers forfaits, la liste s’est creusée mais il reste encore quelques-uns de mes coups de cœur… Ouf ! L’édition 2023 s’annonce aussi intéressante qu’ouverte.

Ace Impact (Cracksman) en sera le favori. Est-ce logique ? Oui car, à mon sens, nous n’avons pas encore vu ses limites et c’est peut-être celui qui possède la plus grande marge de progression. Dimanche, le pensionnaire de Jean-Claude Rouget se produira pour la première fois sur 2.400m, soit 300m de plus que dans le Qatar Prix du Jockey Club (Gr1) qu’il a enlevé en sifflotant. Il devrait être en mesure de s’y adapter. Sa rentrée dans le Prix Guillaume d’Ornano (Gr2) est bonne, et ce même s’il avait affiché beaucoup de nervosité avant la course. Le fait de courir à domicile ne l’a peut-être pas aidé. D’après les prévisions météorologiques, le terrain devrait être souple à bon-souple. Cet indice pénétrométrique permettra-t-il aux plus jeunes de refaire surface ? Je suis tenté de répondre par l’affirmative car les trois derniers 3ans qui sont parvenus à remporter l’Arc (Enable, Golden Horn et Trêve) avaient triomphé sur une piste bonne ou souple. Le dernier 3ans qui s’est illustré en terrain très souple est Workforce (King’s Best), en 2010.

Mon favori

Ace Impact sera le favori. Pour ma part, j’aime beaucoup Westover (Frankel). C’était d’ailleurs le cas l’année dernière avant que les fortes pluies ne me fassent changer d’avis au dernier moment et que je ne le délaisse pour Alpinista (Frankel). J’espère qu’il ne m’en voudra pas… ! Plus sérieusement, si le terrain n’avait pas été si pénible l’an passé, je pense qu’il aurait gagné. Alors, oui, Westover n’est peut-être pas le poulain qui impressionne le plus dans la phase finale. En revanche, sa longue accélération lui permet d’en écœurer plus d’un. Il est très dur. Lors de sa dernière sortie, dans les King George VI and Queen Elizabeth (Gr1), Westover a eu un parcours épouvantable. En cinquième épaisseur à l’entrée de la dernière ligne droite, il a ensuite longuement bataillé avec Hukum (Sea the Stars), qui avait profité de son sillage durant presque tout le parcours. Hukum s’imposait finalement d’une tête. Au vu du scénario de course, je pense que Westover aurait certainement gagné s’il avait pu être caché. L’an passé, Alpinista avait remporté le Grand Prix de Saint-Cloud et les Yorshire Oaks (Grs1) avant son succès dans l’Arc. Westover, quant à lui, s’est illustré au Val d’Or et il a échoué de très peu dans les King George. Un parcours quasi-sans-faute avant l’Arc également. J’y crois beaucoup, d’autant plus qu’il arrivera sur cette épreuve avec de la fraîcheur.

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La première surprise possible…

Qui dit Arc ouvert, dit Arc avec des surprises. Cette année, aucun concurrent ne semble réellement se démarquer. Je me suis donc penché sur d’éventuelles surprises (plus de 10/1 chez les bookmakers). Après de longues minutes de réflexion, j’ai pris l’option de miser encore une fois sur l’atout “fraîcheur” en choisissant Place du Carrousel (Lope de Vega), proposée aux alentours de 20/1 chez les books. À l’issue de sa victoire dans le Prix de l’Opéra (Gr1), l’année dernière, son entourage a rapidement laissé sous-entendre qu’elle viserait l’Arc en 2023. Cela s’est confirmé puisque la pouliche n’a couru qu’à trois reprises cette saison. Fin avril, dans le Prix Ganay (Gr1), sa rentrée avait été excellente puisqu’elle finissait à moins de deux longueurs de Simca Mille (Tamayuz) et de Bay Bridge (New Bay), qui concluaient respectivement deuxième et troisième. Dimanche, elle devrait les retrouver dans l’Arc avec un écart de poids similaire… Plus récemment, André Fabre l’a alignée au départ du Qatar Prix Foy (Gr2) où elle s’est imposée. Le maître cantilien s’est déjà servi de cette préparatoire pour lancer ses pensionnaires. En 2019, Waldgeist (Galileo) était passé par cette course avant de remporter l’Arc. Contrairement à sa victoire dans l’Opéra l’an passé, la piste devrait être nettement moins pénible. Pour elle, ce n’est pas un avantage mais elle a montré qu’elle pouvait accélérer de la même manière sur des terrains plus fermes.

… et la deuxième !

Deux des quatre derniers gagnants du Grosser Preis von Berlin (Gr1) ont ensuite brillé dans l’Arc de Triomphe (Gr1) : Alpinista (Frankel) et Torquator Tasso (Adflerflug). Cette année, Simca Mille (Tamayuz) va tenter de relever ce défi. Sa côte oscille entre 14 et 16/1. En Allemagne, il vient d’offrir un premier Gr1 à son entraîneur, Stéphane Wattel. Les prévisions météorologiques semblent tourner à son avantage, étant donné qu’il aime le bon terrain. Avant le coup, l’imaginer pour le succès est peut-être présomptueux, mais une chose est sûre, c’est le moment idéal pour Simca Mille de tenter sa chance.

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Quel va être le scénario de course ?

Aucun leader ne sera au départ du Prix de l’Arc de Triomphe, c’est une bonne nouvelle. Car, ces derniers mois, les lièvres ont peiné à prouver leur efficacité sur notre sol. En revanche, peu de chevaux semblent en mesure de pratiquer la course en avant, à l’exception de Mr Hollywood (Iquitos). À l’inverse, Ace Impact, Feed the Flame (K) (Kingman), Through Seven Seas (Dream Journey) ou encore Onesto (K) (Frankel) ont plutôt tendance à patienter. Westover, Hukum, Simca Mille, Bay Bridge (New Bay) et Place du Carrousel, quant à eux, peuvent être montés juste derrière les leaders. Le manque de train dans une course comme l’Arc de Triomphe est à écarter. Globalement, j’ai l’impression que les chevaux qui seront près de la tête de course vont se disputer les premières places. Toutefois, si Ace Impact reproduit la même fin de course que celle fournie dans le Jockey Club, il sera difficile à battre. La présence de l’open-stretch peut redistribuer les cartes. Encore faudrait-il qu’il soit correctement exploité par les jockeys qui, pour la plupart, reconnaissent qu’ils ne l’ont pas suffisamment à leur disposition pour espérer l’exploiter pleinement…

Que penser de cette nouvelle édition ?

Avoir le gagnant du Jockey Club au départ de l’Arc, c’est toujours intéressant. Pour autant, le doublé Jockey Club-Arc n’est pas simple à réaliser. Depuis 1984, seuls Suave Dancer, Peintre Célèbre, Montjeu et Dalakhani sont parvenus à le faire. Sottsass, quant à lui, avait remporté les deux courses à un an d’intervalle. Mais depuis 2005, où le Jockey Club a été raccourci à 2.100m, aucun poulain n’est parvenu à réaliser le doublé. Ace Impact relève dès lors un sacré défi. Pour ce qui est du doublé Grand Prix de Paris-Arc, la première épreuve ayant été remportée par Feed the Flame en 2023, c’est sensiblement la même chose car quatre 3ans l’ont réussi depuis 1984 : Rail Link, Bago, Peintre Célèbre et Saumarez. En revanche, le point négatif de cette année est l’absence de femelles de 3ans ! Mais ce n’est pas si surprenant car la meilleure pouliche européenne est Blue Rose Cen (Churchill) qui affiche 118. En deuxième position de ce classement arrive Warm Heart (Galileo), la récente lauréate du Qatar Prix Vermeille (Gr1), qui est prise en 115. Toutefois, elle est absente car elle vise la Breeders’ Cup (Gr1) en fin d’année. Lorsque je me penche sur l’opposition étrangère, notamment avec Mr Hollywood et Sprewell (Churchill), les deux 3ans étrangers qui figurent dans la liste, ils peinent à me convaincre. Sprewell vient de finir dernier des Irish Champion Stakes. Avant cela, il avait fini sixième de l’Irish Derby… Vous l’aurez compris, ce sont plutôt les 4ans et plus qui ont mes faveurs !

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