lundi 6 mai 2024
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Ballylinch, le facteur humain dans le succès équin

ITM Irish Stallion Trail 2024

Ballylinch, le facteur humain dans le succès équin

Les 12 et 13 janvier, les haras irlandais ouvraient leurs portes pour l’ITM Irish Stallion Trail. Jour de Galop a pris la route pour partir à la rencontre des grands de l’étalonnage européen juste avant le coup d’envoi de la saison de monte.

Il y a deux situations que personne ne sait vraiment expliquer. Quand on gagne des courses. Et quand on n’en gagne pas. Ballylinch Stud gagne beaucoup de courses, que ce soit en tant qu’éleveur ou en tant qu’étalonnier. Or l’étalonnage, comme l’élevage, dépend beaucoup du nombre. Aussi avoir Lope de Vega (Shamardal), l’un des trois meilleurs étalons européens, et New Bay (Dubawi), l’un des jeunes sires les plus prometteurs, dans une offre de seulement cinq étalons, tient du tour de force en matière statistique… Et c’est un peu le miracle actuel à Ballylinch Stud.

La grande question est donc de comprendre pourquoi le système mis en place par John O’Connor fonctionne aussi bien. Eoin Fives, responsable de l’élevage et de l’étalonnage à Ballylinch, nous a confié :« Le point de départ, c’est qu’il y a ici des étalons avec des performances et des pedigrees de premier plan. Une fois au haras, ils sont soutenus par un groupe d’éleveurs internationaux. Et cela, c’est crucial. » Lorsqu’on lui rétorque que d’autres font la même chose… mais avec moins de réussite, il réagit : « Le facteur humain joue aussi son rôle. Le fait de rassembler les bonnes personnes pour prendre les bonnes décisions et soutenir les étalons peut faire la différence. Ballylinch met un point d’honneur à être un haras avec lequel il est facile de travailler. Nous essayons d’être aussi clairs, transparents et accessibles que possible. Il n’y a pas de petit et de gros client : tout le monde a droit aux mêmes conditions. »

Il reste encore deux bons mois d’hiver et les jeunes rongent leur frein. En 2024, Waldgeist (Galileo) attend ses premiers 3ans. Alors que New Bay aura en piste sa première génération conçue sur la base des succès de ses premiers 2ans et 3ans (certainement la mieux née à ce jour). Ce qui est aussi le cas de Make Believe (Makfi) avec les produits issus de la période où Mishriff (Make Believe) brillait en piste.

Le cercle vertueux

Bayside Boy (New Bay) a beaucoup progressé physiquement depuis l’année dernière. Et avec lui, Ballylinch a fait parler la poudre : c’est le débutant irlandais qui a sailli le meilleur lot de juments selon le pourcentage de gagnantes, mais aussi de black types. C’est peut-être aussi cela le secret de Ballylinch Stud. Un haras qui est l’un des seuls – si ce n’est le seul – à publier la liste de ses juments dans sa brochure d’étalons. Cela ne peut pas être le fait du hasard. La qualité de ces 80 poulinières interpelle et Eoin Fives confie : « Je ne suis là que depuis quatre ans. Mais j’ai pu constater durant ce laps de temps la montée en puissance de la jumenterie de Ballylinch Stud. Elles sont vraiment sélectionnées dans l’objectif de convenir à nos étalons. Et cela semble fonctionner en piste. » Avec les étalons maison, Ballylinch a élevé ces deux dernières années des chevaux du calibre de Shuwari (New Bay), qui a obtenu le meilleur rating pour une femelle anglaise de 2ans en 2023, Iberian (Lope de Vega), lauréat des Champagne Stakes (Gr2) et bien placé dans le betting des classiques 2024, la gagnante de Gr1 Place du Carrousel (Lope de Vega), Surf Dancer (Lope de Vega), lauréat de Gr2 en Australie, Self Belief (Make Believe), gagnante des Meld Stakes (Gr3), Bay Bridge (New Bay), lauréat des Champion Stakes (Gr1)…

L’ouverture d’esprit en action

Le grand événement de 2023, pour Ballylinch, c’est bien sûr la vente de Place du Carrousel pour 4,025 M€ chez Arqana. Eoin Fives réagit : « C’est assez incroyable de vendre, avec nos associés, le cheval le plus cher de l’histoire du marché public français. Mais il faut dire qu’elle avait quand même énormément de choses pour elle. Outre ses performances, Place du Carrousel a un physique remarquable. C’est une fille de Lope de Vega qui est un leader international et qui semble aussi être en passe de s’imposer comme un père de mère de premier plan. » Si on remonte un peu le fil, la mère de Place du Carrousel, Traffic Jam (Duke of Marmalade), était une bonne jument de course. Mais son père – Duke of Marmalade (Danehill) – n’a pas fait l’unanimité en Europe et il n’y avait aucun autre black type sur deux générations dans le pedigree de la poulinière. Il fallait donc faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit pour miser sur elle en association avec son propriétaire, Alexis Adamian : « Traffic Jam avait un très bon rating et si on remonte un peu, on retrouve la souche de Lillie Langtry. Enfin, c’est une petite-fille de Danehill qui fonctionne très bien avec Lope de Vega. Sur le papier, le croisement fonctionnait. »

Une présence accrue en France

En 2024, Ballylinch Stud est impliqué dans la carrière de trois étalons stationnés en France. Deux officient au haras du Mazet, chez Matthieu Talleux, dans la région de Pompadour. Il s’agit du débutant Lone Eagle (Galileo), gagnant de Groupe à 2ans et deuxième du Derby d’Irlande (Gr1) l’année suivante, et de l’étalon classique Lawman (Invincible Spirit). S’il n’est plus tout à fait jeune, Lawman a plusieurs 2ans et 3ans qui ont montré de la classe dernièrement. L’an dernier à 3ans, Immensitude a remporté les Prix Bertrand de Tarragon (Gr3) et Finlande (L). Elle semble promise à un bel avenir aux États-Unis. Lady Mary s’est classée deuxième du Preis der Winterkönigin (Gr3) et elle fait partie des pouliches en vue dans le betting du Preis der Diana (Gr1) 2024. Souvenir d’Ecajeul a été le meilleur 2ans d’Espagne. Il vise les classiques 2024.

Enfin Ballylinch est associé sur Bay Bridge, très bon lauréat des Qipco Champion Stakes (Gr1) qui débute au haras du Mesnil en 2024. Très beau cheval, il va être fortement soutenu par son entourage.

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