samedi 27 juillet 2024
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Les courses et la plume

Les courses et la plume

En cette période de retour du gazon en région parisienne, trois écrivains liés aux courses font leur rentrée littéraire avec des romans publiés par de prestigieuses maisons. Dans l’ordre du programme (ou plutôt de la date de sortie de leur nouvel opus), nommons : Xavier de Moulins et sa Fin d’un monde parue le 7 février, Bartabas et son Geste vers le bas à paraître le 7 mars, mais aussi Sylvain Chantal et sa Comédie en sous-sol à paraître le 19 mars. Chacun de ces trois auteurs a déjà eu l’occasion de parler des courses avec brio, que ce soit dans une œuvre précédente (livre, spectacle, lecture publique) ou dans les médias, ce qui n’est toutefois pas le cas ici.

Après La nuit des pur-sang, qui plaçait notre sport au cœur de l’intrigue, Xavier de Moulins aborde cette fois le thème de la famille. Celle de son roman est aristocrate et désargentée. Elle vend son château et se déchire. L’auteur raconte la fin d’un monde, qui est peut-être aussi le début d’autre chose… Pas toujours facile d’assumer le poids de nos héritages et les conséquences de nos choix.

De son côté, Bartabas reste fidèle au cheval, même s’il n’est pas non plus question de courses. Son trait est poétique – court et tendu – Un geste vers le bas narre son expérience avec la célèbre danseuse Pina Bausch. Leur amitié, et la place du cheval Micha Figa dans cette amitié. Leur amitié et leur travail, qui aurait dû – mais le destin en a voulu autrement – offrir au public un récital commun. Dix ans racontés par le maître centaure, dans un récit habité – où l’on touche à l’insoupçonné dans le rapport entre l’homme et l’animal.

Et puis il y aura enfin, le 19 mars, un nouveau “Sylvain Chantal”. L’écrivain nantais nous avait fait mourir de rire avec Fièvre de cheval en 2021, cette improbable épopée d’un turfiste à moitié looser mais pleinement attachant. Le garçon qui répond au nom d’Anatole Bétancourt est de retour dans Comédie en sous-sol. C’est peu dire que nous l’attendons de pied ferme, notre petit “singe en hiver” du bar PMU !

Les courses peuvent se réjouir d’avoir de tels ambassadeurs, car l’unicité de Bartabas, la sensibilité de Xavier de Moulins et la folie de Sylvain Chantal séduisent un noble public, qui aime l’odeur du papier fraîchement imprimé, mais aussi celles du gazon fraîchement coupé et du crottin fraîchement déposé.

La fin d’un monde, Flammarion, 20 €. Un geste vers le bas, Gallimard, 17 €. Comédie en sous-sol, Le Dilettante, 18 €.

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