lundi 20 mai 2024
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Breeze up Arqana : en toute confiance

Breeze up Arqana : en toute confiance

On pourrait croire que tout s’est joué vendredi, au moment des breezes, sur la piste de Deauville. 600m, une quarantaine de secondes. C’est tout l’inverse (ou presque). La breeze up est une vente où les relations humaines et la confiance tissée au fil des ans entre vendeurs, acheteurs et organisateurs comptent le plus. À la veille de l’édition 2024 de cette vente, dont les indicateurs ont progressé de façon exponentielle ces dernières années, Olivier Delloye et Freddy Powell en expliquent les rouages.

Jour de Galop. – Si vous ne deviez donner qu’un argument pour acheter à la breeze up, quel serait-il ?

Olivier Delloye & Freddy Powell. – Sans aucun doute que les poulains qui sont présents au catalogue ont été sélectionnés par quelques-uns des meilleurs acheteurs de yearlings au monde ! C’est un peu comme si vous aviez sous les yeux une sélection des lots les plus intéressants proposés l’an dernier aux ventes de yearlings européennes et américaines.

Quelles sont les recettes des meilleurs acheteurs aux breeze up ?

Les acheteurs qui connaissent le plus de succès aux breeze up sont certainement ceux qui passent le plus de temps à regarder les poulains. Et pas seulement lors de leur breeze ou le lendemain ! Les chevaux sont arrivés le week-end dernier. Dès le mardi, des professionnels étaient sur place pour voir comment les chevaux se comportent en main, comment ils s’adaptent à ce nouvel environnement… Ce « marquage à la culotte » se poursuit lors des trials, le jour des breezes, le lendemain… Certains vont jusqu’à poster différents assistants tout au long du trajet des poulains sur l’hippodrome, pour observer leur comportement au départ, après le travail… Et, évidemment, il y a le chronomètre, même si le meilleur cheval ne sera pas forcément celui qui a fait le breeze le plus rapide.

Au fil des ans, des relations de confiance se créent entre préparateurs et acheteurs. Cette notion de confiance, qui existe évidemment dans tous les types de ventes, est certainement plus importante dans une breeze up où, en effet, le poulain a reçu les bases de sa future carrière chez le pinhooker. Et on connaît l’importance des bases pour la suite d’une carrière. Là encore, les acheteurs potentiels profitent du savoir-faire de spécialistes du jeune cheval. Le travail pour amener à la breeze up, s’il est correctement effectué, va être bénéfique pour le 2ans.

La relation de confiance, elle doit aussi s’établir avec l’agence de ventes…

Là aussi, c’est une question de temps ! Nous avons fait nos preuves aussi bien dans notre capacité à faire venir des acheteurs internationaux que dans celle à proposer des conditions de travail et d’accueil de premier ordre. La piste, notamment, est un élément clé pour que les poulains soient bien mis en valeur. Celle de Deauville est parfaite pour des jeunes chevaux. Son profil (piste plate, corde à gauche) est de plus très recherché par les acheteurs américains ! Un cercle vertueux s’est mis en place. Désormais, Deauville est le premier choix pour les pinhookers. La qualité du catalogue va crescendo… Nous avons aussi trouvé le bon format, avec les canters le jeudi, cette journée “off” pour inspecter les poulains puis la vente le samedi. Les Poules d’Essai créent aussi un facteur d’attractivité supplémentaire.

Cette année, pensez-vous pouvoir encore franchir un cap ?

Le catalogue offre une belle diversité d’étalons, beaucoup de chevaux ayant le droit aux primes, les breezes ont eu lieu dans des conditions parfaites, les acheteurs sont là… Tout est réuni pour que la vente se passe bien. Les breeze up anglaises, qui ont eu lieu avant la nôtre, ont plutôt bien résisté par rapport aux ventes de yearlings de l’automne dernier au même endroit. Le marché s’est révélé très sélectif comme c’est souvent le cas. Nous pouvons être raisonnablement confiants.

Avec 207 chevaux catalogués, avez-vous atteint votre capacité maximale ?

Nous aurions pu accepter plus de chevaux, mais, d’une part, nous sommes soumis à des contraintes logistiques et, d’autre part, nous devons coller au marché, qui se polarise beaucoup. Il faut donc être exigeants dans notre sélection parce que les acheteurs veulent de la qualité ! Pour des poulains un peu en dessous des critères exigés pour cette vente, il y a la possibilité de passer en juillet, lors d’une session qui a fait ses preuves également.

En quoi cette vente, avec une majorité de poulains venant d’Irlande, est-elle importante pour la France ?

Les pinhookers ont acheté l’an dernier une centaine de yearlings en France, sans compter les lots sur lesquels ils ont enchéri et dont ils ont donc fait grimper le prix. Ils participent également à la mise en valeur des familles détenues par les éleveurs français. Ça, c’est leur retentissement direct sur le marché des yearlings. Mais cette breeze up est aussi une porte d’entrée pour des acheteurs internationaux qui peuvent revenir en août. Les exemples sont nombreux. On aimerait que plus de 2ans achetés ici restent à l’entraînement en France. L’attractivité de notre programme ainsi que la création des Arqana Series sont autant d’arguments pour aller dans cette direction.

La “première” d’Olivier Delloye comme président

Olivier Delloye a officiellement pris ses fonctions le 1er avril. Ce sera donc sa première vente dans la peau du président, lui qui connaît évidemment par cœur la « maison » : « Cette vente, capable d’attirer les plus grands pinhookers européens et des acheteurs venant du monde entier, est une belle illustration du capital confiance que les équipes d’Arqana ont su développer auprès des professionnels. Elle a connu un fort développement au fil des ans, prouvant aussi notre savoir-faire dans la sélection des chevaux ainsi que dans les services apportés, aussi bien aux vendeurs qu’aux acheteurs. Le programme de courses françaises offre de vraies perspectives pour les poulains qui seront présentés samedi. Il faut souhaiter que la proportion de chevaux qui restent à l’entraînement en France progresse. »

Une progression foudroyante

Année

Prix moyen

CA

2023

151.586 €

21,07 M€

2022

131.010 €

13,36 M€

2021

140.473 €

15,17 M€

2020

151.417 €

9,75 M€

2019

129.798 €

14,8 M€

2018

130.673 €

14,77 M€

2017

137.745 €

12,95 M€

2016

110.714 €

10,47 M€

2015

92.011 €

8,1 M€

2014

77.069 €

6,7 M€

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