samedi 27 juillet 2024
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Thierry Storme, de Waregem au Grand Steeple

Thierry Storme, de Waregem au Grand Steeple

Vice-président de Waregem, Thierry Storme est à cheval entre plat et obstacle. Il aura son premier partant dans le Grand Steeple avec Gallipoli (Gleneagles).

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

Remarquable réussite sur le plan événementiel, avec entre 35.000 et 40.000 spectateurs chaque année, Waregem n’organise qu’une seule journée de compétition hippique par an, comportant plat, trot, obstacle et une épreuve de pur-sang arabes. Thierry Storme explique : « Le Comité d’organisation, dont je fais partie depuis 50 ans, est en fait un groupe d’amis. Par le passé, c’était le pari mutuel belge qui alimentait les caisses. Désormais, c’est le sponsoring. Environ 5.000 “VIP”, invités par des entreprises, viennent ainsi aux courses. Je pense notamment à la banque ING et au champagne Laurent-Perrier… Liste non exhaustive. Nous avons même une loge de 120 personnes louée par des cavaliers de concours hippique. Cet argent permet de maintenir l’entrée du public à un tarif raisonnable. Les allocations vont être augmentées de 25 % et nous aurons une course de poneys grâce à Christophe Soumillon. » La prochaine édition aura lieu le 27 août. Lui-même ancien cavalier de concours hippique, Thierry Storme nourrit donc une passion protéiforme pour la compétition équine. Il a gagné des Groupes en plat et en obstacle, aussi bien en tant qu’éleveur qu’en tant que propriétaire. Le Grand Steeple fait partie des épreuves qui le font rêver : « J’essaye de rêver… mais tout en restant lucide ! À première vue, Gallipoli ne détient pas une première chance. Même si le lot s’est un peu creusé, il reste trois ou quatre très bons chevaux, affichant des valeurs très supérieures. Mais Gallipoli est courageux et il connaît bien le parcours. On verra dimanche s’il tient 6.000m. Tout peut se passer dans ce genre de courses. Noel George et Amanda Zetterholm font bien leur métier et le cheval s’est amélioré en vieillissant. » Gallipoli aurait-il le profil pour aller courir en Angleterre ? : « Pas nécessairement. Je pense que le duo d’entraîneurs y pense plutôt avec It’s in the Rain. »

Du plat à l’obstacle

Né pour le plat, Gallipoli a été élevé en association avec l’élevage de Tourgéville et Thierry Lohest. En octobre chez Arqana, le marteau est tombé à 12.000 €, ce qui est peu pour un cheval dont le père faisait la monte à 60.000 €. Thierry Storme a donc racheté les parts de ses co-éleveurs pour aller aux courses : « J’élève à titre individuel et en association. Les chevaux qui ne passent pas en vente ou qui ne font pas le prix attendu, je les envoie à l’entraînement. C’est le cas de Gallipoli. Il a commencé sa carrière en plat chez Ludovic Gadbin. Et à 4ans, il a été dirigé en obstacle. » L’éleveur et propriétaire belge s’est vraiment lancé dans les sauteurs avec la réussite (inattendue) d’une autre de ses familles, celle d’Amarantine (King’s Best) : « Tout a commencé avec sa troisième mère, l’allemande Marcotte (Nebos), une sœur de Mondrian (Surumu), lauréate de cinq Grs1 dont le Derby allemand. Marcotte s’est classée deuxième des Guinées Belges et elle m’a donné trois black types en plat, dont Garden in the Rain (quatre fois placé de Gr2 aux États-Unis). No Exit (Exit To Nowhere), la fille de Marcotte, a produit trois black types en plat ainsi qu’Amarantine, laquelle avait couru le Prix Marettes. Mais elle était tellement difficile à gérer qu’elle est passée chez Jean-Paul Gallorini. » Amarantine a gagné le Prix Roger Saint (L). Avant de disparaître, elle a donné trois produits : Echoes in Rain (Authorized), double gagnante de Gr1 sur les haies et placée de Listed en plat, mais aussi deux placés de Listed à Auteuil, It’s in the Rain et Saintamarin (Saint des Saints) : « C’est ce type de réussite au haras qui entretient la flamme chez un éleveur ! Je suis allé voir Echoes in Rain à l’entraînement chez Willie Mullins. Pour autant, je n’ai pas de chevaux là-bas. Je trouve que nous sommes tellement bien en France. C’est facile d’accès depuis la Belgique. Les hippodromes sont beaux et les allocations françaises permettent d’essayer d’équilibrer les comptes. » Issu d’une sœur d’Amarantine, un foal par No Risk at All (My Risk) a été vendu 121.000 € chez Arqana Online cette semaine.

De plus en plus de sauteurs

Au fil des ans, Thierry Storme a eu un nombre significatif de chevaux “nés pour le plat” qui ont brillé en obstacle. Outre les exemples précités, on se souviendra de Bialystok (Zoffany) deuxième du Prix Policeman (Classe 1) puis placé de Gr2 sur les haies anglaises, ou Nobody Told Me (King’s Theatre) vendue à un propriétaire de Willie Mullins après un début de carrière en plat. Elle avait notamment gagné le Champion Novice Hurdle et la Grande Course de Haies d`Auteuil (Grs1)… Mais notre éleveur belge a conscience de la valeur des pures origines de sauteurs. C’est ainsi qu’en association avec Antoine de Talhouët-Roy, il a acheté No News (Gentlewave) pour 125.000 €, elle qui a déjà donné deux gagnants de Groupe à Auteuil, Messagère (K) (Saint des Saints) et l’étalon Paradiso (K) (Kapgarde). Thierry Storme réagit : « C’est aussi un clin d’œil à Gentlewave (Monsun), un cheval que j’avais acheté pour le compte de Bob Lalemant alors qu’il était yearling. C’est certainement un étalon sous-estimé. » Les juments qui ont produit des sauteurs sont saillies pour l’obstacle. Mais Thierry Storme continue à avoir des poulinières de plat, même s’il confesse : « L’obstacle demande plus de temps, mais c’est très amusant quand on en touche un bon. Et la concurrence est moins rude… »

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