Kovrov, quand un Reynier en cache un autre

Vendredi, à Marseille, alors qu’Ozat (Kingman) semblait théoriquement totalement intouchable, c’est finalement son compagnon d’entraînement, Kovrov (Toronado), qui a créé la surprise en s’imposant avec autorité dans le Prix du Roi d’Espagne. Le représentant d’Alain Jathière avait entamé sa carrière sous la houlette de Jean-Claude Rouget avant de rejoindre les boxes de Jérôme Reynier. Après une longue interruption de carrière, au cours de laquelle il a été castré, Kovrov avait repris la compétition se révélant discret en trois tentatives, cette année. Son succès du jour laisse entrevoir un net regain de forme et tout porte à croire que le hongre de 5ans ne devrait pas en rester là…

La course a été animée dès le départ par Ozat, qui a imprimé le rythme, tandis que Kovrov évoluait en quatrième position, dans le dos d’American Glory (American Devil). Les positions sont restées figées jusqu’à l’entrée de la ligne droite, moment choisi par Manon Germain pour décaler son partenaire. Uniquement accompagné aux bras, Kovrov s’est envolé, laissant sa plus proche rivale, American Glory, à trois longueurs. Morphewan (Morpheus) s’est vaillamment défendu pour préserver la troisième place, une longueur plus loin. Le grandissime favori Ozat (5/10) a complètement cédé dans la phase finale, terminant cinquième et dernier, à huit longueurs du peloton. Une performance évidemment bien trop mauvaise pour être exacte.

Après la course, Jérôme Reynier était mitigé, partagé entre la belle victoire de Kovrov et la prestation décevante d’Ozat : « Kovrov est un bon cheval. Le style de sa victoire est très intéressant et pourrait lui conférer une toute première chance dans le Grand Prix de Vivaux dans un mois. Nous allons rester sur ce plan. Nous allons abandonner le défi du Galop pendant quelques semaines et nous allons viser la Classe 1. Le cheval a prouvé son aptitude à cette piste aujourd’hui. À propos d’Ozat, sa performance est inexplicable. Son jockey m’a dit qu’il avait du mal à s’équilibrer dans les tournants. Il doit y avoir quelque chose qui a mal tourné aujourd’hui. Il avait couru une fois sur la P.S.F. de Chantilly où il s’était baladé. Il était très bien le matin et avait parfaitement récupéré de sa performance à Saint-Cloud. Nous aurons peut-être des explications dans les heures qui viennent. Ce sont des athlètes et cela peut arriver… »

Élevé par l’écurie Normandie Pur-Sang, Kovrov est un fils de Toronado (High Chaparral), étalon d’Al Shaqab stationné en Australie à Swettenham Stud et de Victhur (Exeeed and Excel), lauréate, à 3ans, de son maiden sur les 1.500m de la piste de Marseille-Vivaux. Kovrov a été présenté par le haras du Buff à la vente de yearlings d’Osarus, où il avait été acheté 48.000 € par Mandore International Agency. Il est le deuxième produit de sa mère et son premier gagnant. La poulinière a une 4ans par Dabirsim (Hat Trick), achetée 35.000 € par Christophe Escuder à la vente de yearlings de septembre d’Osarus, une 3ans nommée Vicky, là encore par Dabirsim, achetée 30.000 € par Thomas Jander en Allemagne ainsi qu’un 2ans, Madridista (Toronado).

La deuxième mère, Everlasting Love (Pursuit of Love), a fini deuxième, à 2ans, des May Hill Stakes (Gr3 devenu Gr2, 1.600m) et troisième des Middleton Stakes (L devenu Gr2, 2.000m) en Angleterre. On lui doit Polar Eyes (Dubawi), troisième du Prix du Carrousel (L), Lasting Applause (Royal Applause), troisième du Prix de Thiberville (L), mais surtout Samsa (Zafonic), deuxième des Prix Miss Satamixa et Isola Bella (Ls). Cette dernière est ensuite à l’origine de trois black types en Inde.