Les prémices d’un cercle vertueux
Mayeul Caire
mc@jourdegalop.com
Jeudi, à l’issue de son conseil d’administration, France Galop a annoncé un plan en deux parties : d’une part un volet d’économies pour adapter ses charges aux nouvelles recettes (en baisse) du PMU, et d’autre part des « actions de reconquête du public ».
Sur la première partie, on en saura plus lundi soir, car la direction de la société mère réserve la primeur de ses orientations aux membres du comité, ce qui est légitime puisque le comité représente les acteurs des courses. Sans préjuger de ce qui sera présenté lundi, il y aura sans doute à la fois des économies sur le fonctionnement de France Galop lui-même, et une mise à niveau de l’enveloppe globale des encouragements (allocations, primes, remboursement des frais de transport…), qui se situe actuellement à un niveau parmi les plus hauts de l’histoire du galop.
Sur la seconde partie, le conseil d’administration a dit que les actions de reconquête du public « lancées depuis bientôt un an [sont] déjà porteuses d’excellents résultats », et cela est exact. Cela fait même partie des choses assez frappantes depuis quelques mois – voire un peu plus. Il y a, à nouveau, du monde aux courses et en particulier des jeunes. C’était le cas le jour des Poules et ce sera le cas ce week-end à Auteuil. À chaque fois, la méthode est la même : attirer sur l’hippodrome un public de vingtenaires et trentenaires sous prétexte d’un événement festif non spécifiquement hippique. Pour caricaturer, on pourrait écrire que France Galop ne dit plus : « Venez aux courses voir comme nos chevaux sont beaux et rapides », mais : « Venez aux courses faire la fête dans un lieu magique. » Cela est, ni plus ni moins, la méthode anglaise, hongkongaise, américaine… Une partie significative du public va à Cheltenham pour le village Guinness, à Goodwood pour boire des Pimms, à Happy Valley pour le whisky-coca, au Kentucky Derby pour le mint julep, etc.
Faire venir, puis convertir au jeu et au propriétariat
Depuis des années, nous appelions de nos vœux pareille stratégie, qui pourra encore être amplifiée dans les années à venir avec un esprit de mini-meeting de fin de semaine, sur des hippodromes différents, au galop comme au trot : semi-nocturne le jeudi et le vendredi, nocturne le samedi et diurne le dimanche. Et une fois que cette jeunesse urbaine aura aimé le lieu et l’ambiance, elle finira par basculer naturellement vers le jeu (pour ceux qui le souhaitent) et vers le propriétariat (en développant la micro-propriété notamment).
Voilà ce qui doit guider l’action de France Galop dans les années à venir : continuer à multiplier des actions comme les JeuXdis, les concerts NRJ et les vendredis Teuf ; puis travailler le cross-selling pour convertir ce nouveau public au jeu et au propriétariat. Voilà un bon sujet pour redonner envie à France Galop, au PMU, et au Trot de retravailler ensemble, sur quelque chose de positif.
Et voilà ce qui justifie de demander aux acteurs des courses un sacrifice temporaire au niveau des encouragements, en attendant que la nouvelle génération apporte de nouveaux subsides à la filière : en consommant sur le champ de courses, en jouant et en achetant des chevaux.