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Vente de yearlings : la France à plus de 90 millions
La saison des ventes de yearlings en Europe s’est achevée lundi dernier à Tattersalls, et pour la deuxième année consécutive, le chiffre d’affaires a franchi le cap de 400 millions d’euros (406,75) malgré la forte baisse du rendez-vous d’octobre de Tattersalls qui a perdu presque 48 millions après une édition 2022 record. Le marché des yearlings en France a progressé de près de 25 % par rapport à 2021 et a dépassé les 90 millions d’euros.
Par Franco Raimondi
fr@jourdegalop.com
Il s’agit d’une croissance énorme pour une filière qui a beaucoup changé au cours des dernières décennies. Les ventes de yearlings sont le pivot de l’élevage, elles fixent le prix des saillies, la valeur des poulinières, mais leur poids sur le marché est devenu moins lourd. Un poulain ou pouliche avec un pedigree correct, qui se déplace bien, peut multiplier sa valeur par dix s’il arrive à se montrer assez bon pour les Groupes, ou par cinquante s’il gagne des courses de haut niveau et devient étalon. La page de catalogue est importante, la préparation aux ventes aussi, mais l’hippodrome est le lieu où se fait la sélection. C’est l’effet de la globalisation qui a ouvert d’autres marchés en plus des États-Unis : les pays du Golfe, Hongkong, et pour les chevaux capables de tenir plus de 900m, l’Australie.
Le stallion power et l’exportation
Les ventes de yearlings gardent leur rôle mais les 90 millions de chiffre d’affaires représentent une petite tranche du marché et le poids de la France sur le marché européen, qui a progressé cette année (22,8 % du total alors qu’en 2022, il était de 18,5 %), dépend beaucoup des exportations. Cette année, 109 lots issus de saillies à plus de 100.000 € sont passés sur le ring en France ; 95 ont été vendus et ils ont généré 32,42 millions de chiffre d’affaires (un peu plus d’un tiers du total). Parmi eux, 64 ont été achetés par des propriétaires étrangers qui ont investi 24,19 millions. Il faudra attendre quelques semaines pour savoir combien resteront à l’entraînement dans l’Hexagone, mais la croissance française depuis 2021 (17,6 millions) est presque entièrement liée à la vente d’août qui, avec une offre plus réduite, a progressé de presque 16 millions, et à la v.2 qui, pour la première fois, a franchi le cap de cinq millions. La vente d’octobre a confirmé sa force et représente près de 30 % du marché français, mais il ne faut pas oublier que par rapport à 2019, avant le Covid, le chiffre d’affaires a progressé de 49 % et le prix moyen de 8 % alors que le taux de vendus est passé de 73 % à 86 %. Le marché français des yearlings a trouvé sa formule et son équilibre. Il est moins soumis aux vagues que dans les îles britanniques.