dimanche 5 mai 2024
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La photographie 2023 des Grs1 européens

Le bilan de la saison 2023 des Grs1 européens peut se résumer en trois constats : l’Angleterre est à moins 10 victoires par rapport à 2022, la France a fait plus que doubler son score de l’année passée, et l’Irlande a mieux performé à l’extérieur qu’à domicile.

En attente des classements définitifs qui seront dévoilés fin janvier, les derniers ratings publiés sont légèrement en baisse par rapport à 2022, passant de 118,75 à 118,5. Pour quelles raisons ? L’an dernier, Kyprios (Galileo) avait gagné quatre Grs1 sur les longues distances avec un rating de 124, alors que les meilleurs stayers de 2023 se situent autour de 118. Baaeed (Sea the Stars) avait quant à lui affiché 135 dans les Juddmonte International et 130 dans ses trois Grs1 sur le mile. Et il est entré au haras fin 2022.

Petit cru en 2023 ? Pas forcément. Nous avons eu cette année un 3ans auteur du doublé historique Jockey Club & Arc de Triomphe (Ace Impact), un (double) Derby winner de très haut niveau (Auguste Rodin), deux super 2ans de Ballydoyle par Justify (City of Troy et Opera Singer)… Sans oublier un miler français capable de remporter par six longueurs les Queen Elizabeth II Stakes (Big Rock), un français d’élevage qui a aligné quatre Grs1 en 67 jours (Paddington) et la pouliche de Son Altesse l’Aga Khan Tahiyra.

Le bilan 2023 des Grs1 européens par pays et nombre de victoires

Grs1ÉtrangerDomicile
Allemagne303
Angleterre381325
France20416
Irlande231310
Total843054

Le bilan 2022 des Grs1 européens par pays et nombre de victoires

Grs1ÉtrangerDomicile
Allemagne505
Angleterre482028
Australie11
France918
Irlande21129
Total843450

Le bilan 2021 des Grs1 européens par pays et nombre de victoires

Grs1ÉtrangerDomicile
Allemagne413
Angleterre441826
États-Unis11
France1028
Irlande251510
Total843747

La France fait sauter le plafond de verre

Le super score de la France dans ses Groupes, déjà analysé par Thomas Guilmin, se confirme dans les Grs1. En 2023, les chevaux entraînés dans l’Hexagone ont gagné plus de Grs1 que lors des saisons 2022 et 2021 cumulées ! Cela représente vingt victoires, dont 16 à domicile et quatre à l’étranger. C’est à la fois un résultat important et un point de départ en même temps.

L’Irlande compte deux victoires de plus qu’en 2022 et deux de moins qu’en 2021. Le nombre de Grs1 dans le pays est assez réduit (13) et gagner en Irlande est très difficile. Cette année, les Irlandais ont concédé trois de leur Grs1 aux Britanniques : l’Irish St Leger à Eldar Eldarov (Dubawi), les Moyglare Stud Stakes à Fallen Angel (Too Darn Hot) et les Pretty Polly à Via Sistina (Fastnet Rock). En revanche, ils ont gagné 13 Grs1 à l’étranger.

La Grande-Bretagne tousse

La grande perdante de la saison est la Grande-Bretagne. Les entraîneurs britanniques ont gagné 25 Grs1 à domicile, soit trois de moins qu’en 2022. C’est surtout leur score à l’étranger qui est décevant, avec 13 victoires. L’an dernier, ils avaient remporté 20 Grs1 à l’extérieur, pour 48 au total. En 2023, le décompte est resté bloqué à 38. La saison décevante de Charlie Appleby, avec 3 succès de Gr1 contre 7 en 2022, est une possible explication mais dix victoires de moins sont beaucoup…

Étalons : le Frankel impact

Côté étalons, le crack Frankel (Galileo) a enregistré sa meilleure saison et il est tête de liste dans tous les classements, sauf un : celui par les gains où il est devancé par Cracksman, le père d’Ace Impact, lauréat du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe et du Prix du Jockey Club (Grs1). Dans le classement anglo-irlandais, ses gains ont progressé de presque un tiers par rapport à son premier titre de champion sire acquis en 2021. En Europe, il a aussi battu son record de gains avec 12,67 millions d’euros. Bref, en 2023, Frankel a donné plus de gagnants de Groupe que tous les autres étalons et il a gagné 13 Grs1 avec 11 chevaux différents, dont 7 qui décrochaient leur premier succès au top-niveau.

Si l’on se basse sur les Grs1 européens des trois dernières années, la domination de Frankel est insolente. Il compte 34 succès au top-niveau avec 17 chevaux différents. Il devance Dubawi (Dubai Millennium) et Siyouni (Pivotal) qui comptent 14 victoires chacun, respectivement avec 10 et 4 sujets. Il y a aussi dead-heat à la quatrième place entre Galileo (Sadler’s Wells) et son frère Sea the Stars (Cape Cross) qui ont aligné 13 Grs1 chacun, avec respectivement 9 et 6 chevaux. Ces cinq étalons ont gagné 35 % des Grs1 courus en Europe.

Le score des étalons dans les Grs1 en Europe

ÉtalonGrs1Gagnants202320222021
Frankel3417131110
Dubawi1410572
Siyouni144914
Galileo139373
Sea the Stars136373
Kingman85233
Deep Impact72313
Churchill6233
Camelot63231
No Nay Never6342
Dark Angel54212
Adlerflug54122
Night of Thunder52131
Wootton Bassett55212

La confiance des grandes maisons

Le tarif de Frankel, qui était de 175.000 £ en 2020, année où ont été conçus les 2ans de cette saison, a été doublé à 350.000 £ cette année (407.000 €). Il faudra attendre l’automne prochain pour avoir la réponse du marché. En 2023, Coolmore lui a envoyé 22 poulinières, dont deux en association avec Peter Brant, au tarif de 275.000 £ (318.000 €) pour un investissement proche de sept millions d’euros. Godolphin, qui a déjà eu deux Derby winners par Frankel (Adayar en Angleterre et Hurricane Lane en Irlande), a envoyé 20 poulinières au double champion sire.

Le stallion power

Dix poulinières de Coolmore ont visité Dubawi en 2023, lequel était déjà à 350.000 £ cette année. Godolphin a envoyé à son étalon pas moins de 52 juments, soit plus d’un tiers du book 2023 de Dubawi. Siyouni, quant à lui, a rencontré 158 juments à 150.000 €, d’après un premier pointage du Sire, et Sea the Stars a eu un carnet de bal de 180 juments, au tarif de 180.000 €. Les résultats en piste plaident en faveur du stallion power et il est très difficile pour les autres reproducteurs de rivaliser.

Seuls quatorze étalons ont gagné – via leur production  – cinq Grs1 ou plus en Europe au cours des trois dernières années. Trois nous ont quittés : Galileo, l’allemand Adlerflug (In the Wings) et le japonais Deep Impact (Sunday Silence). Dans le tableau, vous ne trouverez pas un étalon comme Lope de Vega (Shamardal), pour ne citer que lui, mais il y a une explication : les résultats de ses produits aux États-Unis, par exemple ceux de Program Trading, le meilleur 3ans sur le gazon, ont poussé les propriétaires américains à investir sur lui.

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